Le problème est que tout le monde n’a pas de rond de dressage et qu’il manque même dans beaucoup de clubs. Dans ce cas nous allons passer directement au travail en main, normalement la seconde étape de nos travaux pratiques.
Nous éliminerons les résistances de notre cheval en remplaçant toutes ses tentatives de fuite ou d’opposition par un acte de dominance tranquille et contrôlée de notre part.Le but de cette deuxième étape est plus spécifiquement le contrôle à pied de la tête, des hanches, des épaules de notre cheval.
Là encore, nous évoluons sur notre territoire, une carrière, un espace clôturé, un bout de pré qui n’est surtout pas celui où notre cheval vit habituellement. Nous allons effectuer deux types d’exercices : en longe et en rêne avec un stick de dressage (pour prolonger notre bras et amplifier l’action de notre bulle).
Pat Parelli préconise une série de jeux en longe à pied qu’il a abondamment décrits dans son livre Natural Horse-man-ship (éd. Zulma). Ils sont excellents et à pratiquer régulièrement. La longe (épaisse et longue) est en fait un cordon ombilical qui nous relie à notre cheval mais qui peut aussi engendrer l’inconfort (par des ondulations) lorsqu’il sort du cadre ou que nous voulons attirer son attention. Je vous y renvoie donc. Il s’agit principalement des exercices suivants :
Nota : La manipulation de la longe (grosse corde de 4 m de long environ) demande une certaine habileté. Par ailleurs, le respect obtenu par ce travail est moins probant que celui établi en rond de dressage.
Il est parfois difficile d’obtenir de certains chevaux le travail latéral en longe sans qu’ils cherchent à s’échapper. Nos réponses sont alors forcément inadéquates par rapport à nos principes de travail : ou on lui résiste et c’est le conflit, ou on le lâche et c’est la fuite. Ce qu’on cherche à éviter. Dans ce cas, je préconise de mettre au cheval un filet à aiguille et d’attacher la longe à l’anneau du filet du côté où l’on travaille. S’il cherche à s’échapper, il se cogne à ce cadre plus radicalement qu’avec le licol et il aura tendance à le respecter. En général, cela suffit à supprimer cette résistance.
Je renvoie cette fois-ci à Elisabeth de Corbigny et aux exercices qu’elle préconise dans le tome 2 de son livre Equitation éthologique (éd. Vigot). Ils préparent notre cheval au travail monté. Ils sont le traitement de base de notre thérapie. Il oblige le cheval, sans conflit (grâce au pompage permanent de la rêne unique qui empêche le cheval de s’appuyer), à céder aux pressions et à donner sa tête, ses hanches et ses épaules. Tout cela dans l’asymétrie (nouvel équilibre donc nouvelles habiletés) et le rassembler. A lui seul il rétablit la dominance (respect, attention) et la confiance dans la décontraction (à condition de posséder les habiletés et le tact nécessaires). Je rappelle pour mémoire 7 exercices de base :
À noter et retenir
Par le travail en liberté nous avons posé les deux piliers de notre relation : dominance et amitié, qui ont rétabli respect, confiance et attention. Dans le travail en longe, nous avons préparé en particulier l’action des jambes, dans celui à une rêne, celle des mains. D’une manière plus générale, notre cheval s’est désensibilisé et a appris à céder aux pressions (à distance ou au contact). Il est devenu plus malléable, plus coopératif, physiquement et psychiquement. Il est prêt à être monté pour parfaire sa rééducation.
Texte © Stéphane Bigo – Photos © Véronique ou Stéphane Bigo
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