C'est pourquoi l'autorité morale de l'éducateur joue un rôle essentiel. Celle du référent à qui l'enfant prend spontanément la main lorsqu'ils cheminent ensemble. Parce qu'il est en confiance.
Comment l'acquérir ?
Elle dépend en grande partie de l'image que l'éducateur se fait de l'apprenant. Lorsqu'il est imprégné de son rôle d'en faire ce qu’il n'est pas encore, ce qu'il n'a même pas idée de ce qu'il peut devenir. Vision qui ne peut s'installer sans une bienveillance pérenne, ontologique. Quels sont les ingrédients de la potion magique qui permettent d'acquérir cette autorité morale ?
- Croire en l'apprenant contre vents et marées.
- Aller le chercher là où il se trouve et commencer à cet endroit.
- Le considérer comme sujet et non pas comme objet et admettre en tant que tel que c'est un être de potentialité qui ne peut être réduit à ses actes[1].
- Pratiquer un enseignement par essai-erreur qui seul apporte l'expérience vécue[2].
Plus un savoir-être qui implique :
- Une remise en question permanente.
- Une bienveillance indéfectible.
- La conscience diffuse mais permanente de son magistère et de son rôle de référent.
- Et la cohérence de comportement qui en découle d'où sont bannis l'impatience et la colère.
« Éduquer est plus qu'un métier, c'est une mission. » ai-je lu quelque part ! Des enseignants de ma connaissance ajoutent que c’est un véritable sacerdoce.
1 De Mahican -
L'autorité morale semble être " innée ", presque transcendante, venant d'un "ciel antérieur " comme dirait les chinois...
Mais, même si elle en donne cette " illusion", elle n'est rien de tout ça, parce qu'elle peut s'apprendre et se transmettre si toutes les règles de bases citées sur cette page sont respectées...Merci pour ce sujet aussi riche que délicat et... fondamentalement d'actualité !