Effectivement, le premier chapitre de mon essai est intitulé : « La personne de l’apprenant cheval ». J’y développe abondamment ce thème que j’étends à tout animal. Pourquoi ?
La réponse est pour partie dans l’introduction lorsque je préconise pour la première fois une relation de sujet à sujet et que je commente : « Un excellent moyen pour cela est de remplacer le terme sujet par celui de personne. Il ne s’agit pas de "faire de l’anthropomorphisme'' (restons objectifs, nos réalités sont différentes) mais de créer un état d’esprit nouveau prenant en compte la dignité animale et reconnaissant l’égalité entre les êtres vivants. Il en résulte un rapport de personne à personne, expression de la considération que nous portons à l’animal, qui s’exprime par le respect et la bienveillance mais aussi par l’écoute qui va nous permettre non seulement d’adapter notre pédagogie à sa personnalité mais aussi de donner du sens à nos « signes ».
Loïs appelle Fiona (la jument) comme si elle s'adressait à une amie
Autre raison, outre les arguments invoqués dans ce premier chapitre, il y a deux autres raisons pratiques. La première est qu’en expliquant à son cheval le déroulement de l’action en cours et en commentant ses réactions (comme s’il s’adressait à une personne), le cavalier a une vision beaucoup plus claire de ce qu’il lui demande car ce faisant, il s’explique à lui-même ce qu’il fait. Second avantage, il perd ses appréhensions, souvent inconscientes (en particulier dans le travail à pied) et gagne en sérénité comme en lucidité car cette manière de faire fait tomber les barrières.