Replaçons cette notion dans son contexte : « En tout état de cause, quelque soit le domaine de la relation - avec l’enfant, le conjoint, l’apprenti, l’employé, le "patient", le citoyen, l’animal ou la "nature" -, le rapport de sujet à sujet est essentiel, vital pour une cohabitation harmonieuse où règne l’équivalence entre les êtres vivants et la liberté d’être soi. »
La liberté d'être soi, base d'une relation vraie
« La liberté d’être soi » concerne l'apprenant considéré comme sujet. Elle exprime le fait que sa nature est non seulement prise en compte mais également respectée. Pour un cheval, cela peut consister à s'arrêter avec lui lorsqu'il est interpellé par un mouvement insolite (des cycliste qui passent sur la route par exemple) ou à le laisser flairer un crottin qui se trouve sur son chemin. Tout être vivant est doté d’une intériorité propre que l'éducateur se doit de prendre en considération. Tout sujet est une "manifestation de la Vie" qui lui confère la dignité d’être, "la liberté d’être soi".
L'éducation doit dépasser le schéma traditionnel de sujet à objet et devenir une relation de sujet à sujet. Et pour cela mettre en pratique le conseil de Søren Kierkegaard : « Si je veux réussir à accompagner un être vers un but précis, je dois aller le chercher là où il est et commencer à cet endroit. » en respectant sa liberté d'être soi..
Avis personnel : Plus généralement, constatons que nous sommes dans un monde en crises graves dont la cause première est d'ordre relationnelle. La relation sujet à objet n'est plus de mise car elle instaure un rapport "despotique" entre les protagonistes. S'il ne prend pas conscience que, dans tous les domaines, la seule façon possible d'appréhender l'altérité (humaine, animale ou environnementale) est de la considérer comme sujet - entité vivante à part entière doté de la liberté d'être soi -, l'Homme court à sa perte.